Elle est née, en 1971, à Paris. Elle y a vécu enfant. C’est en vrai francophile que Joana Vasconcelos impose sa marque dans les symboles français. De Versailles à Vincennes, de la Porte de Clignancourt – son cœur est devenu un marqueur territorial de la ligne de Tram- à la gare de Lille Flandres où, pour Lille 3000, elle installe son immense Valkyrie Simone, hommage aux illustres Simone française, de Beauvoir et Veil, qui a vu le jour au Bon Marché.

Profondément portugaise aussi, en témoigne son utilisation récurrente des savoirs faire lusitaniens dans ses œuvres : azulejos, broderies sont confiés à des artisans et à son équipe qui s’active dans son immense atelier lisboète.

Universelle quand il s’agit de revendiquer féminité et féminisme. A Versailles, Marylin, immense paire d’escarpins à talon aiguille réalisés en casseroles en est l’un des exemples les plus marquants. Tout comme son immense lustre en tampons hygiéniques présenté à la Biennale de Venise en 2005, censuré dans le Palais du Roi Soleil qui trouva refuge au CENTQUATRE.

C’est avec les objets du quotidien, accumulation d’objets usinés ou pièces originales commandées à des artisans, que Joana Vasconcelos exprime sa vision du monde, ses interrogations autour de la société de consommation. Un monde duel, où le merveilleux et le trivial s’entremêlent, s’entrechoquent, s’enrichissent. Le banal devient essentiel, le ludique profond.

Fille du Pop Art et de Marcel Duchamp, Joana Vasconcelos décontextualise les objets du quotidien, les fait sortir de la sphère privée pour s’afficher, démesurément, dans l’espace public. Ustensiles associés aux femmes, ils deviennent, par le biais de l’acte artistique, outils de monstration, visuels et incarnés, de la condition féminine.

Ironique, baroque, provocatrice, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier celle qui s’impose très jeune dans le milieu de l’art contemporain jusqu’à être en passe d’en devenir une icône.

De Lisbonne à Paris, de Londres à Venise, de San Francisco à Sao Paulo, de Bilbao à Porto, Joana Vasconcelos impose son style, interroge, interpelle, dérange les codes établis. Et remporte des prix prestigieux comme le prix EDP Novos artistas en 2000 et le prix The Winner Takes It All de la Fondation Berardo, en 2006 à Lisbonne.

Très présente lors de la Saison France-Portugal 2022, on peut voir ses œuvres à Lille 3000 mais aussi au FITE (Festival International des Textiles Extraordinaires) à Clermont-Ferrand ou encore au Centre de Création Contemporaine Olivier Debré à Tours dans l’exposition Tout ce que je veux, artistes portugaises de 1900 à 2020. L’ »Arbre de vie » à Vincennes, laurier de 13 mètres, constitué des broderies illuminées, sera l’un des temps forts de la Saison. Elle a également signé l’identité visuelle du Festival Rio Loco Nova Onda de Toulouse.

Invitée par le Centre des monuments nationaux au château de Vincennes du 14 septembre 2022 au 15 janvier 2023, Joana Vasconcelos élève dans la chapelle royale un laurier illuminé de 13 mètres de ramure, fait de broderies noires, rouges et or, ourlées de lumière.

crédit photo: © Atelier Joana Vasconcelos

Dans le travail de l’artiste, une importance particulière est accordée aux interventions site-specific dans le domaine de l’art public, dont se détachent les projets :

  • Portugal a Banhos, Doca de Santo Amaro, Lisbonne (2010) ;
  • La Théière, Le Royal Monceau, Paris (2010) ;
  • Sr. Vinho, Mercado Municipal de Torres Vedras, Torres Vedras (2010) ;
  • Jardim Bordallo Pinheiro, Jardim do Museu da Cidade, Lisbonne (2009) ;
  • Varina, Pont D. Luís I, Porto (2008) ;
  • Le Joyau du Tage, Tour de Belém, Lisbonne (2008).

Joana Vasconcelos expose régulièrement au Portugal et à l’étranger, depuis 1994. Parmi ses expositions, on signalera :

  • Il Mondo Vi Appartiene, Palazzo Grassi, Venise (2011) ;
  • Magic Kingdom, Kunsthallen Brandts, Odense (2011) ;
  • I Will Survive, Haunch of Venison, Londres (2010) ;
  • Sem Rede, Museu Colecção Berardo, Lisbonne (2010) ;
  • Mi Vida. From Heaven to Hell – Life Experiences in Art from MUSAC Collection, Mücsarnok Kunsthalle, Budapest (2009) ;
  • Un Certain Etat du Monde ? A Selection of Works from the François Pinault Foundation, The Garage, Center for Contemporary Culture, Moscou (2009) ;
  • Contaminação, Pinacoteca do Estado, São Paulo (2008) ;
  • Où le Noir Est Couleur, Galerie Nathalie Obadia, Paris (2008) ;
  • L’Argent, Le Plateau, Paris (2008) ;
  • Joana Vasconcelos, The New Art Gallery, Walsall (2007) ; Yellow Brick Road, Palazzo Nani Bernardo Lucheschi, Venise (2007) ;
  • Modern-Mahrem, Santralistanbul, Istambul, (2007) ;
  • Espais Oberts, CaixaForum, Fundación la Caixa, Barcelone (2006) ;
  • Venice – Istanbul, Istanbul Modern, Istanbul (2006) ; Echigo-Tsumari Art Triennial, Tokamachi (2006)  ;
  • Always a Little Further – La Biennale di Venezia, Arsenale, Venise (2005) ;
  • L’Idiotie – Expérience Pommery #2, Domaine Pommery, Reims (2005) ;
  • Emergencias, MUSAC – Museo de Arte Contemporáneo de Castilla y León, León (2005) ;
  • Joana Vasconcelos, Casa Triângulo, São Paulo (2004) ;
  • Portugal – 30 Artists under 40, The Stenersen Museum, Oslo (2004) ;
  • Todas las Direcciones, Centro Andaluz de Arte Contemporáneo, Séville (2003) ;
  • Outras Alternativas – Novas Experiencias Visuais en Portugal, MARCO, Vigo (2003) ;
  • F.A.T., Galeria 111, Lisbonne (2002) ;
  • Trans Sexual Express, Mücsarnok Kunsthalle, Budapest (2002) ;
  • Medley, Galeria Central Tejo/Museu da Electricidade, Lisbonne (2001) ;
  • Squatters/Ocupações, Palácio da Justiça, Porto (2001) ;
  • Ponto de Encontro, Museu de Arte Contemporânea de Serralves, Porto (2000),
  • Colección António Cachola, Arte Portugués de los Años 80 y 90, MEIAC, Badajoz (1999).

Ses oeuvres sont représentées dans plusieurs collections publiques et privées au Portugal et à l’étranger.