Née en 1966 à Lisbonne, Bela Silva est fille et petite fille d’artisans d’art. Travailler la matière (le cuir pour son grand père, le métal pour son père et le tissu pour sa mère), est comme une évidence. Même si elle s’éloigne de l’artisanat et de sa fonction utilitariste, elle reste profondément marquée par cette dimension. C’est, sans doute, ce qui la fait se diriger vers la céramique, qu’elle sublimera en lui apposant sa créativité artistique. Et si dans ses motifs, on retrouve l’inspiration classique des azulejos, des scènes de grandes découvertes, de cours royales, d’animaux, c’est pour mieux s’en éloigner, faire disparaître le figuratif sous le grotesque, le baroque, à la recherche de l’abstraction.
Singulière, Bela Silva l’est dès ses études, combinant un cursus à l’Ecole des Beaux Arts de Lisbonne avec un autre, moins académique, dans une école d’art indépendante, l’Ar.co.
Elle les poursuit loin du Portugal, à la Norwich Fine Arts au Royaume-Uni puis à l’ École de The Art Institute of Chicago aux États-Unis. Elle ne cessera ensuite de parcourir le monde, New York, juste avant le 11 septembre, le Japon, l’Inde, Bruxelles où elle vit désormais.
Et très vite, son œuvre est reconnue. Elle expose à la Ann Nathan Gallery et Rhona Hoffman Gallery de Chicago ; au Museu do Azulejo de Lisbonne, au Museu Anastácio Gonçalves de Lisbonne, au Palácio da Ajuda et à la Fundação Ricardo Espírito Santo ; en Chine , au Japon. Elle a participé à des expositions collectives d’art de l’azulejo au Brésil, en Espagne, en France ; dirigé des ateliers de céramique au Japon et au Maroc ; et a obtenu des résidences à Kohler, Wisconsin, États-Unis, et à Fabrica Bordalo Pinheiro, Caldas da Rainha, Portugal.

Elle a créé plusieurs œuvres d’art public, notamment des panneaux de tuiles pour la station de métro Alvalade à Lisbonne ; des panneaux pour les jardins du Centre Culturel Sakai au Japon ; et des panneaux pour l’école João de Deus aux Açores.

Bela Silva continue à dessiner et peindre. Des personnages et des animaux pleins de fantaisie, faussement naïfs, tout droit sorti d’un imaginaire manuélin. «Comme au Convento de Tomar qui est un endroit que j’adore ! J’aime l’excès, la surcharge décorative.»

Pour la Saison France-Portugal 2022, Bela Silva expose dessins, peintures et céramiques à la magnifique exposition collective à la Villa Tamaris à Toulon.

Photos: Portrait de Bela Silva : Micheline Pelletier, © Bela Silva,  Courtesy Galerie Rui Freire – Fine Art SA, Lisbonne.

Oeuvres de Bela Silva à la Villa Tamaris/ Exposition Un été au Portugal ©Marina Perillat/Saison France-Portugal 2022

Les photos de l’exposition

Vidéo Un été au Portugal