Date(s)

30/05/2022 
01/07/2022

Lieu

Capbreton - Nazaré - Bordeaux - Porto 
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Infos pratiques

30 mai-4 juin Capbreton

20 au 24 juin Bordeaux

14 au 17 juin Nazaré

27 juin-1er juillet Porto

Gratuit

Site web & Social media

Présentation

“(Sans) frontières” est un dialogue entre la France et le Portugal, une porte ouverte faite d’échanges, d’allers-retours visuels et poétiques entre artistes issus d’un même mouvement, celui de l’art urbain à Bordeaux et à Porto, explorant des mondes esthétiques et conceptuels différents mais complémentaires (±MaisMenos± + Rero/ Add Fuel + L’atlas) et à Cap Breton/Nazaré (Wasted Rita + Elea Jeanne Schmitter / Tamara Alves + YZ).

Ces duos d’artistes seront invités à réfléchir sur ce dialogue des cultures et de leur unification, et sur la signification des frontières, notamment urbaines. Le projet fait le choix réfléchi de créer un dialogue entre des villes jumelles, mais aussi des villes proches de l’océan, offrant aux artistes une dernière dimension possible dans leur approche : la frontière naturelle.

Les artistes invités seront mis au défi de réfléchir sur les frontières visibles et invisibles de l’Union européenne avec l’objectif de matérialiser ces réflexions dans l’espace public, en France et au Portugal, à partir d’un mural collaboratif.

Programme

30 mai-4 juin Capbreton, Wasted Rita et Elea Jeanne Schmitter

20 au 24  juin Bordeaux, Add Fuel et l’Atlas
14 au 17 juin Nazaré, Tamara Alves et YZ

27 juin-1er juillet Porto, maismenos et Rero

Les artistes

±MaisMenos±

Miguel Januário (né en 1981) est diplomé d´une licence en Design de la Communication de la Faculté de Communication des Beaux Arts de Porto. Depuis 1999, il développe des interventions de graffitis en espace urbain. Il développe depuis 2005 le projet d´intervention ±PlusMoins± qui est devenu une référence dans le panorama national et international de l´art urbain. Le projet est aussi le focus de la recherche actuelle du doctorat de la Faculté des Beaux Arts de l´Université de Porto. Sous la bannière ±MaisMenos±, il a produit divers travaux créatifs, autant en environnements fermés qu’en extérieur, sous plusieurs médias, depuis la vidéo à l’exposition d4installation, de la peinture à la performance. Au delà des innombrables interventions illégales d´art publique dans divers pays, le projet a été aussi présenté dans des expositions individuelles et de groupe dans des contextes institutionnels variés. ±MaisMenos± a été aussi l´objet de deux TED talks : TEDxLuanda (Luanda, 2014) et TEDxPorto (Porto, 2015), ainsi que d´autres conférences publiques et académiques, tant au niveau national qu´international.

Add Fuel

Add Fuel est Diogo Machado (né en 1980), artiste et illustrateur portugais. Ex-designer graphique, sa récente pratique artistique s´est concentrée à réinterpréter et jouer avec le langage traditionel de l´azulejo (carrelage) en particulier celui d´orgine portugaise. Mélangeant des éléments traditionnels et contemporains, ses créations originales à base vectorielle et ses interventions dans la rue en ayant recours au pochoir révèlent une complexité impressionnante et une maîtrise dans l ´attention du détail. En prenant comme base une combinaison entre des pavages du plan qui créent une harmonie à partir de répétitions symétriques et des techniques d´illusion visuelle comme le trompe l´oeil, ses compositions de standarts multi-dimensionnels créent un rythme poétique qui joue avec la perception de l´observateur et les possibilités d´interprétation. Depuis 2006, il a exposé ses travaux dans des expositions individuelles et collectives et a ainsi participé à quelques-uns des principaux évènement mondiaux d´art urbain.

Tamara Alves

Tamara Alves (née en 1983) est une artiste et illustratrice portugaise qui réside actuellement à Lisbonne. Elle a une licence en Arts Plastiques (ESADIPL) et a fait une maîtrise en Pratiques Artistiques Contemporaines, où le sujet de la dissertation était « Activisme Publique en Contexte Urbain ». Intéressée depuis toujours par un type d´art qui est « inséré » dans le monde, fascinée par l´esthétique de la rue et par le contexte urbain, Tamara préfère ignorer les espaces conventionnels comme les galeries ou les musées pour présenter ses travaux dans la rue ou dans les espaces publiques. Ses oeuvres représentent le panorama érotique d´un corps contemporain avec ces effets de dilatation des limites qui le constituent. Une passion brutale, au lieu de la délibération rationnelle, un corps-sans-organes, un devenir animal, les sensations expérimentées, les « affamés hystériques nus » (Allen Ginsberg). Présentant un langage plastique inspiré de l´esthétique urbaine, elle utilise des supports aux caractéristiques multi-faces : le dessin, la peinture, la céramique ou le tatouage. Depuis 2000, elle participe à plusieurs projets, des expositions individuelles et collectives et des interventions d´art urbain.

Wasted Rita

L´artiste et illustratrice portugaise Wasted Rita (née en 1988) en est venue à développer une pratique de nature critique et particulièrement intimiste qui explore sa relation amour-haine avec la vie et le monde qui l´entourent. L´ « agente provocatrice née », qui s´assume, aime penser, écrire et dessiner, donnant vie à des petits bijoux de sagesse sarcastique imprégnés d´acide qui reflètent une éducation non conventionnelle dans un collège catholique au son de Black Flag. Faisant usage d ´une variété de supports – incluant des objets sculptés, des installations, des peintures, des dessins et des écrits – sa voix singulière donne forme à ses observations cinglantes et ses poésies invectives sur le comportement humain et la culture contemporaine. Depuis 2011, elle a présenté ses travaux dans des contextes variés, incluant des expositions individuelles et collectives dans des galeries, des institutions et des évènements artistiques dans plusieurs pays.

Elea Jeanne Schmitter

Elea Jeanne Schmitter est une artiste visuelle née à Auxerre (France) en 1993. Après des études de droit européen, elle suit des études d’art à l’Université Concordia de Montréal dont elle sort diplômée en 2018.Elle rejoint ensuite l’école Kourtrajmé sous la direction de Ladj Ly et JR en 2020. Son travail questionne les transformations profondes et intimes instillées par les dynamiques de pouvoir entre les individus et la notion d’autorité. Inspirée par des expériences sociales telles que celles de Milgram et de Stanford, elle observe l’injonction de la norme dans le rapport à l’image de soi et aux reflets numériques de pratiques marginales. Elle travaille sur le portrait, l’intime, sur la notion de familier et l’invisible. La pratique d’Eléa Jeanne repose sur la photographie, la matérialité de l’image et son installation mais est souvent précédée de mois de recherches et d’immersion qui font de sa narration une exploration des schèmes de la reconstitution et de l’archive. Elea Jeanne Schmitter est publiée dans le livre OnDeath publié par Kris Graves Project et Humble Arts Foundation élu par le Time comme un des meilleurs livres photo de l’année 2019 et ayant intégré la Moma collection. Son travail photographique et installatif a été montré dans divers espaces d’expositions en Amérique du Nord et en Europe, tels que le centre des arts actuels SKOL, le Livart, la galerie FOFA ainsi qu’au Palais de Tokyo à l’occasion du workshop “Jusqu’ici tout va bien” en septembre 2020. Elle fait partie des photographes invités au Festival InCadaques 2020 ainsi que des lauréats du PhotoBrussels Festival 2020 au Photo Art Center Hangar à Bruxelles. Le Château La Coste l’invite en octobre 2020 à faire une résidence d’artiste qui donnera lieu à une exposition en 2021. Elea Jeanne fait partie des finalistes du prix MENTOR et sera exposée au Centquatre Paris en janvier 2022 avec son projet 40ans 70kg

L’Atlas

L’artiste français Jules Dedet Granel, dit L’Atlas, né en 1978, trouve par ses recherches autour de l’écriture le point de départ de son travail plastique et pictural. Il a étudié la calligraphie dans plusieurs pays et cultures et crée ainsi ses propres typographies originales. Il est particulièrement attiré par l’idée de créer un langage pictural universel, qui soit un juste équilibre entre la forme et la lettre, entre l’acte et l’intention. Jeu de variations infinies, affleurant et s’éloignant de l’art optique et des différents mouvements de l’art abstrait et géométrique. Dans les années 1990, il agit radicalement dans l’espace public, se faisant connaître dans le champ du graffiti; depuis les années 2000 il développe un travail d’atelier et expose ses oeuvres dans des galeries d’art urbain contemporain. Figure majeure et internationalement reconnue du street art, il est renommé pour ses façades peintes ainsi que pour ses performances
monumentales réalisées à même le sol des villes sur des lieux historiques, à l’image de cette immense rose des vents commandité par le Centre Georges Pompidou à Paris en 2008, où encore sur la place du Capitole en 2012, en partenariat avec la ville de Toulouse. Ces performances font l’objet de vidéogrammes réalisées image par image par l’artiste. Il à également collaboré avec des grandes marques comme Perrier dont il a orné les bouteilles mythiques de sa touche « Poptic’art », mouvement mélangeant l’art optique et le pop art dont il se revendique être l’inventeur du nom ; Mais aussi avec Agnès b, en intervenant sur les vêtements de la créatrice qui est l’une des collectionneuses les plus fidèles de l’artiste. L’Atlas présente la particularité de rechercher et de renouveler systématiquement son approche et son expression de la lettre et de la ligne, du rythme codifié de l’écriture, cherchant la frontière de l’illisible, et menant méthodiquement son oeuvre vers l’abstraction et le minimalisme ; il considère toute forme comme une lettre et tout lettre comme une forme, ce qui le conduit à travailler récemment avec des urbanistes pour donner une troisième dimension à son art et réinvestir l’espace public d’une autre manière redonnant ainsi un sens à la dimension architecturale de son travail. Il est à présent un artiste dont l’oeuvre rigoureuse explique le succès auprès des collectionneurs, du public et des institutions.

Rero

Rero est né en 1983. Rero interroge d’un côté le contexte de l’art, de l’autre les codes, de l’image et de la propriété intellectuelle à travers un acronyme qui apparaît régulièrement dans ses œuvres, WYSIWYG (What You See Is What You Get). Détournement et auto-censure sont les maîtres mots de ses recherches sur la négation de l’image. Fortement imprégné de philosophie et de sociologie, il ne cesse d’interroger les codes de notre société de la consommation et de l’obsolescence sans jamais juger mais en mettant le regardeur en position de le faire. Les messages énigmatiquement barrés sont la signature de l’artiste.

YSEULT YZ DIGAN

« Le noir me permet d’aller à l’essentiel, » confie YZ – prononcé « eyes ». L’essentiel, pour l’artiste franco-britannique, ce sont ces portraits expressifs, au regard frontal, brossés à l’encre de Chine, et le contexte historique et politique auquel ils se rattachent. Descendants d’esclaves antillais, femmes-soldats d’un ancien royaume africain, figures féminines appartenant à des groupes ethniques des quatre coins du monde, revêtues de leurs plus belles parures… Ils – ou plutôt, la plupart du temps, elles – sont représentés souvent à grande échelle, sur de larges panneaux de bois, de grandes feuilles de tôle, ou bien sur les murs de la ville, le port noble et les traits régaliens. Pour l’artiste, il ne s’agit pas seulement de redonner droit de cité à ces figures occultées ou brutalisées par l’Histoire, mais de changer le regard que nous portons sur elles, ce qui vaut à YZ une réputation d’artiste engagée, que par ailleurs elle revendique. C’est cependant un engagement qui prend des chemins peu empruntés, où la mémoire et la poésie occupent une place importante. Quelquefois le travail de YZ se confond avec une exploration de l’intime, comme lorsqu’elle part à la recherche de ses racines, sur les traces de son grand-père guadeloupéen. L’artiste a l’habitude de travailler avec des matériaux délicats comme le papier de soie marouflé sur du métal, du bois, de l’ardoise ou encore de la brique. Le support chez YZ vient compléter l’image. Il permet d’approfondir le propos. Cette attention portée à la matière, chez cette fille d’artistes sculpteurs et céramistes, ajoute encore à la puissance d’incarnation de ces mille visages tracés au noir, et fait qu’ils parviennent d’autant plus à susciter chez nous l’émotion. Yseult Digan, alias « YZ », est une artiste franco britannique née en 1975. Son travail a été présenté dans des institutions majeures, comme le Centre Pompidou à Paris ou l’ArtScience Museum de Singapour. En 2017, elle est sélectionnée pour donner un nouveau visage à la Marianne figurant sur les timbres-poste, une réinterprétation qu’elle baptisera « Marianne l’Engagée ». En 2019, Eurotunnel lui confie la réalisation d’une œuvre monumentale de part et d’autre de la Manche. Après avoir vécu et travaillé plusieurs années au Sénégal et en Côte d’Ivoire, elle réside aujourd’hui en France.

Projet croisé.

Photos :
TAMARA-ALVES-Credits_-midnightmadnesscrew
±MAISMENOS± Credits LUV
Elea Jeanne Schmitter Credits_ Elea Jeanne Schmitter
L´Atlas Credits_ courtesy of the artist
RERO Credits_ courtesy of the artist
Wasted Rita _ Credits_ Ana Pires
YZ Credits_ courtesy of the artist

Images, photos