Date(s)

18/03/2022 
05/06/2022

Lieu

 

Infos pratiques

Résidence : Frac des Pays de la Loire, site de Carquefou

Exposition du 18 mars au 5 juin
Frac des Pays de la Loire, site de Nantes
21 quai des Antilles
44200 Nantes

Site web & Social media

Présentation

Les XXXIIIe Ateliers Internationaux du Frac des Pays de la Loire s’inscrivent cette année dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022. Laurence Gateau, la Directrice du Frac a collaboré avec le commissaire d’exposition Miguel Amado pour concevoir cette nouvelle résidence de deux mois avec cinq artistes portugais.

Le choix des artistes est représentatif des conditions diverses que peuvent connaître aujourd’hui les artistes originaires ou installé·es au Portugal : une femme afro-portugaise qui vit à Lisbonne après avoir étudié en Angleterre ; une femme de la communauté LGBTQIA+ installée à New York ; un homme qui travaille avec une galerie italienne et vit à la campagne ; et enfin deux hommes lisboètes qui ont choisi une pratique en tandem. Elles et ils appartiennent à quatre générations distinctes, bien que tous·tes aient émergé sur la scène artistique au cours des vingt-cinq dernières années. Certaines de leurs pratiques se caractérisent par une approche plus conceptuelle, d’autres plus sensorielle ; certaines se concentrent sur un sujet choisi, d’autres interrogent plutôt la forme. Toutes font appel à une grande variété de médiums, dont l’installation, le film, la photographie, la sculpture et l’écriture. Pour plusieurs artistes, les récits et les symboles associés au Portugal ou au contexte portugais – qu’il s’agisse du tissu social ou du paysage – ont une importance considérable dans leur travail. Pour d’autres, ces éléments ne représentent qu’un point de départ ou un arrière-plan. Leurs recherches portent sur les notions de représentation, à savoir ce qui permet à une personne de s’identifier à l’autre, en établissant (ou non) une relation intellectuelle, physique, émotionnelle et spirituelle.

Les artistes : Sérgio Carronha, Mónica de Miranda, Musa paradisiaca (Miguel Ferrão + Eduardo Guerra), Rita Sobral Campos et le commissaire associé : Miguel Amado (en collaboration avec Laurence Gateau)

Biographies des artistes

Sérgio Carronha est un artiste portugais installé dans la région de l’Alentejo. Il est titulaire d’une licence en art de l’Universidade de Lisboa. Son travail se traduit sous forme de sculptures, d’installations et de céramiques à travers lesquelles il cherche la matière et le symbolisme inspirés par le paysage de l’Alentejo, qu’il parcourt lors d’excursions sur le terrain. Carronha a recours à des matériaux récupérés et naturels aux connotations poétiques – terre, pierres, minéraux, pigments – et applique fréquemment des techniques anciennes pour réaliser ses pièces, convoquant ainsi l’archéologie et le primitivisme. Ses œuvres évoquent parfois des objets utilitaires, la géométrie, des éléments topographiques ou encore le spiritualisme. Selon la curatrice Maria do Mar Fazenda, sa pratique « est liée à l’expérience de la marche, à la recherche de sites magiques, qu’il appréhende à travers une approche sensorielle ». Carronha a présenté des expositions personnelles à Lisbonne, Portugal, au Monitor, à Espaço Arte Tranquilidade, à Parkour et à A Montra, et ailleurs, au Monitor de Rome, Italie, au Museu de Arte Contemporânea de Elvas, au Portugal, et à la Galeria Municipal de Montemor-o-Novo, au Portugal également.

Mónica de Miranda est une artiste portugaise d’origine angolaise qui vit à Lisbonne. Elle est titulaire d’un doctorat en art de la Middlesex University London, d’un master en art de l’University College London et d’une licence en art du Camberwell College of Arts. Son travail se matérialise à travers la photographie et le film, et s’inscrit dans le contexte de la diaspora africaine au Portugal. Miranda développe une réflexion sur les thèmes de la géographie et de l’identité, mêlant récits personnels, histoires coloniales et questions d’appartenance et de déplacement. À propos de ses vidéos, l’universitaire M. Neelika Jayawardane explique : « Notre désir de reloger nos corps et nos expériences diasporiques à travers le retour – de rechercher la cartographie émotionnelle d’un lieu imprimé, et de « mettre au repos » les voix, les odeurs et les images qui nous hantent sans que nous puissions les identifier de manière consciente – se lit à travers mes propres expériences de déplacement et de tentatives de retour à un « espace domestique » à l’aide d’images, de mots et de pensées ». Miranda a présenté des expositions individuelles à la Galeria Municipal de Arte, Almada, Portugal ; Carlos Carvalho Arte Contemporânea, Lisbonne ; Galeria Banco Económico, Luanda, Angola ; Académie des Beaux-Arts, Kinshasa, République démocratique du Congo ; Tyburn Gallery, Londres, Royaume-Uni ; Sabrina Amrani, Madrid, Espagne ; Museu Nacional de Arte Contemporânea – Museu do Chiado, Lisbonne ; et Appleton Square, Lisbonne également. Elle a été nominée pour le Prémio Novos Artistas Fundação EDP et le NOVO BANCO Photo.

Musa paradisiaca est le nom choisi par les artistes portugais Eduardo Guerra et Miguel Ferrão, installés à Lisbonne et qui développent une pratique collaborative depuis 2010. Tous deux sont diplômés d’une licence en art de l’Universidade de Lisboa. Ils réalisent des objets et des actions pour des expositions et des événements, en collaboration fréquente avec diverses communautés et d’autres personnes professionnelles. Leurs œuvres prennent la forme de sculptures, de films, de dessins et de performances. Plus récemment, une autre facette de leur pratique consiste à organiser des programmes publics, notamment des projections de films et des groupes de lecture. Ils s’inscrivent dans la tradition de l’artiste comme ethnographe, ils s’intéressent à la culture populaire, aux langues vernaculaires, à la théorie critique et aux récits postcoloniaux. Selon l’autrice Filipa Ramos, dans leur « travail, on trouve toujours cette invitation à voir l’autre, l’autre sous une forme indifférenciée entre chose, objet, animal, humain. » Musa paradisiacal a exposé à Fundação Carmona e Costa, Lisbonne ; Galeria Quadrado Azul, Porto, Portugal ; Galeria Municipal do Porto ; Múrias Centeno, Lisbonne ; Dan Gunn Gallery, Berlin, Allemagne ; CRAC Alsace, Altkirch, France ; Kunsthalle Lissabon, Lisbonne ; et 3+1 Arte Contemporânea, Lisbonne. Musa paradisiaca a été nominé pour le Prémio SONAE et le Prémio Novos Artistas Fundação EDP.

Rita Sobral Campos est une artiste portugaise installée à New York. Elle a obtenu un master en art de la School of Visual Arts de New York, une licence en art de Ar.Co à Lisbonne et une licence en histoire de l’art de l’Universidade Nova de Lisboa. Son travail se manifeste sous la forme de sculptures, d’écrits, de vidéos et de gravures, ses recherches vont des discours sur la raison et la folie au journalisme, à la science-fiction, le futurisme, en passant par la philosophie ou encore la religion. Elle a recours à des techniques narratives et se réfère souvent à la tradition du minimalisme. Selon le commissaire Luís Silva, elle « cherche à révéler, à se moquer (avec malice) et à perturber ce qui est considéré comme évident. En s’appuyant sur la tradition de l’écriture absurde et en adoptant des formes anachroniques, ses personnages subvertissent les idées reçues en interrogeant les normes sociales, l’éthique collective et les préjugés inconscients, et ce faisant, ouvrent la voie à des intrigues potentiellement déviantes, à des renversements illogiques et à des mésaventures farfelues. » Sobral Campos a présenté des expositions individuelles à la Kunsthalle Lissabon, Lisbonne ; à la Galerie Andreas Huber, Vienne, Autriche (seule et également en duo avec August Sander) ; à CAGE, New York, États-Unis (seule et également en duo avec Isla Leaver-Yap) ; à la Fundação EDP, Lisbonne (avec Alexandre Singh) ; à la Galeria Pedro Oliveira, Porto ; à Culturgest, Porto ; et à la Sala do Veado, Museu Nacional de Historia Natural, Lisbonne (avec Ricardo Valentim). Sobral Campos a été sélectionnée pour le Prémio Novos Artistas Fundação EDP. Elle est cofondatrice de Sputnik & Fizzle, une maison d’édition dédiée à la théorie critique et à la poésie, et fait partie du comité Digital Corps de Out in Tech, qui développe des outils numériques pour les personnes militantes LGBTQIA+.

L’équipe curatoriale

Miguel Amado est un commissaire d’exposition et un critique au parcours professionnel riche et à la formation solide. Il est le directeur de SIRIUS, un centre artistique situé à Cobh, dans le comté de Cork, en Irlande. Parmi ses expériences antérieures, citons la direction de Cork Printmakers, en Irlande, le poste de curateur en chef au Middlesbrough Institute of Modern Art, en Angleterre, curateur à la Tate St Ives, en Angleterre, également à l’Abrons Art Center, à New York, et aussi au Centro de Artes Visuais, à Coimbra, au Portugal, curateur associé à l’Independent Curators International, à New York, à Rhizome au New Museum, à New York, et celui de curateur en résidence à l’International Studio & Curatorial Program de New York. Au nombre des expositions et projets majeurs dont il a assuré la curation en tant que commissaire indépendant figurent le pavillon portugais de la biennale de Venise 2013, Italie, apexart, New York, le Museu Coleção Berardo, Lisbonne, et Frieze Projects à Frieze London, Royaume-Uni. Le travail d’Amado allie à la fois une exigence intellectuelle, une approche pratique, une connaissance approfondie de la théorie et de l’art, et un engagement en faveur du développement et du renforcement des communautés. Il a développé une vision « déviante » du travail curatorial, inspirée du « tournant usologique », qui contribue à la création d’une politique/esthétique « commoniste » : une pratique civique qui défend un rôle social pour l’art et ses institutions, visant à les (re)positionner en tant qu’agents du changement. Il est diplômé d’une maîtrise d’études curatoriales du Royal College of Art de Londres et d’une licence en sociologie de l’Universidade de Coimbra. Postes antérieurs (Portugal) Juillet 2013-mars 2015 : Curateur invité, Oliva Art Centre, S. João da Madeira, Portugal. Juillet 2004-décembre 2014 Directeur artistique et curateur, Fondation PLMJ, Lisbonne. Janvier 2009-décembre 2010 Curateur adjoint, Centro de Artes Visuais, Coimbra. Septembre 2005-juillet 2006 Éditeur, W Art, Porto. Juillet 2002-juin 2005 Curateur, Centro de Artes Visuais, Coimbra. Janvier-décembre 1998 Assistant curateur, Encontros de Fotografia, Coimbra. Octobre 1991-décembre 1997 Assistant curateur, Encontros de Fotografia, Coimbra.

Laurence Gateau est depuis 2005 la directrice du Frac des Pays de la Loire, chargée de la collection (1 600 œuvres), de sa valorisation et de sa diffusion nationale et internationale ; du développement d’un programme d’expositions monographiques et thématiques, de publications et du programme de résidence d’artistes des Ateliers internationaux. 2012 : Women at work, œuvres sélectionnées de la collection du Frac exposées à Beijing, Chine, au Caochangdi Photospring Festival et à Art Beijing. 2016-2017 : Curatrice associée à What is not visible is not invisible – Platform, œuvres sélectionnées dans la collection des vingt-trois Frac à Singapour, au National Museum et à Séoul, Corée du Sud, au SongEun Artspace. 2000-2004 : Directrice, Centre national d’art contemporain, Villa Arson, Nice, France. 1989-99 : Directrice, centre d’art contemporain Le Creux de l’enfer, Thiers, France. 1996 : Curatrice pour la France, Bienal de São Paulo au Brésil, exposition et publication d’Alain Séchas.
En 2015-16-17, membre du comité d’acquisition et du conseil d’administration du Cnap, Centre national des arts plastiques. Nommée en 2015 Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres

Photos

légende des visuels : 

Musa paradisiaca, Curveball Memory (photo de couverture)
Exhibition view
Solo show at Galeria Municipal do Porto, Porto, 2018
Photograph: Dinis Santos. Courtesy Galeria Municipal do Porto

Mónica de Miranda, South Circular, 2019 
Two-channel video, colour, sound, 22:57 minutes; wood, carpet 
410 x 466 x 242 cm 
Installation view, Museu de Arte, Arquitetura e Tecnologia, Lisbon 
Photograph: the artist. Courtesy Museu de Arte, Arquitetura e Tecnologia, Lisbon 


Rita Sobral Campos, Techno Medieval, 2020 
Enamel on iron fabricated by Pedro Canoilas 
100 x 200 x 6 cm 
Installation view, Kunsthalle Lissabon, Lisbon, 2020 
Photograph: Bruno Lopes. Courtesy the artist and Kunsthalle Lissabon 

Sérgio Carronha, Land and Purpose 
Exhibition view 
Solo show at Monitor, Lisbon, 2018 
Photograph: the artist. Courtesy the artist and Monitor

Projet réalisé avec le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian.

Images, photos