Florence Mangin
Ambassadrice de France au Portugal d'avril 2019 à avril 2022
En tant qu’Ambassadrice de France au Portugal vous avez inauguré la Saison France-Portugal 2022 en France et au Portugal, quel bilan tirez-vous de ces premiers mois ?
Cela fait maintenant deux mois et demi que la Saison a commencé et près de cent vingt événements ont d’ores et déjà été organisés en France et au Portugal. Ils ont concerné un grand nombre de disciplines et ont touché un public nombreux et varié. J’ai pu moi-même participer au lancement de nombreux projets, à Lisbonne, Porto mais aussi en Algarve.
La programmation accueille bien sûr de grandes têtes d’affiches portugaises et françaises mais elle donne aussi une place importante à la jeune création, à des initiatives nouvelles, innovantes voire expérimentales, dans beaucoup de domaines.
Les priorités que nous avions fixées à la Saison ont donc été mises en œuvre, ce dont je me réjouis.
Quelle est selon vous la place de la diplomatie d’influence dans les relations bilatérales, et que peuvent concrètement apporter les saisons croisées ?
La diplomatie d’influence est un axe transversal de la politique extérieure de la France. Dans le cadre des relations entre deux pays européens aussi proches que la France et le Portugal, le terme n’est pas le mieux adapté pour décrire la diplomatie culturelle puisque nous travaillons, main dans la main, France et Portugal à mieux faire connaitre et apprécier nos deux pays, au bénéfice des deux partenaires.
La Saison croisée est une occasion exceptionnelle de favoriser le dialogue artistique, scientifique, universitaire mais aussi économique ou encore autour de la gastronomie afin de faire naître de nouveaux projets franco-portugais.
J’émets le souhait que ces nouvelles collaborations se poursuivent bien au-delà de la Saison et participent au renouvellement de l’image de nos deux pays. Il faut absolument dépasser les clichés mutuels sur nos deux pays et se projeter dans un avenir mieux partagé. La mobilisation autour de thèmes comme la protection des océans ou l’égalité de genres montre que les Saisons sont aussi des outils pour sensibiliser le public aux grands enjeux de notre époque et au sujet desquels les autorités françaises et portugaises portent des positions courageuses et volontaristes.
Quel rôle l’Ambassade, l’Institut français du Portugal et les Alliances françaises ont-ils joué dans l’organisation et le déroulé de la Saison ?
Les équipes de l’Ambassade et de l’Institut français du Portugal (IFP) se sont mobilisées dans l’organisation de la Saison dès les premiers comités d’organisation pour accompagner les décisions, identifier les projets labélisés et assurer une bonne visibilité à la programmation française au Portugal.
Par ailleurs, l’IFP porte directement deux projets qui sont labélisés dans le cadre de la Saison, sur les thèmes de la protection des océans et du féminisme post #Metoo.
Les 10 alliances françaises du Portugal (Porto, Braga-Guimarães, Viseu, Coimbra, Caldas da Rainha, Leiria, Lisbonne, Setúbal, Beja, Algarve) sont également d’excellents relais sur l’ensemble du territoire.
Comment caractériseriez-vous les relations entre la France et le Portugal ?
S’il fallait les décrire en quelques mots, je dirais que les relations entre nos deux pays sont historiques, fortes, empreintes d’une grande confiance et de solidarité.
Dans quelle mesure pensez-vous que la Saison pourra avoir un impact sur ces relations et sur le regard porté par les uns et les autres ?
La grande force des Saisons croisées est de valoriser les spécificités, la singularité et l’identité de chaque pays, mais aussi de souligner ce que nous avons en commun, en partage. Elles nous permettent de stimuler notre curiosité, de mieux nous connaître, de mieux nous comprendre.
La Saison France-Portugal est également une excellente opportunité pour déconstruire les stéréotypes, donner un nouveau souffle à la relation historique de nos deux pays, et écrire une nouvelle page de notre relation surtout à travers nos jeunes.