Michael Cousteau, chef d'orchestre


Dans le cadre de la saison croisée France Portugal, le chef d’orchestre français Michael Cousteau a conçu un programme inédit autour de deux créations de deux jeunes compositeurs : Benjamin Attahir et Anne Victorino D’Almeida. Il sera donné le 11 février à la Cité de la musique de la Philharmonie de Paris pour inaugurer le « week - end Portugal ».

Pourquoi avez-vous souhaité participer à l’année croisée France-Portugal ?
Seul ce type d’événement permet de sortir des sentiers battus et de découvrir l’autre. Il s’agit de montrer les liens souvent méconnus entre deux cultures, deux peuples, deux traditions. C’est pourquoi y participer était pour moi une évidence mais aussi une nécessité.

Comment avez-vous conçu ce projet ?
J’ai conçu ce projet avec avec la complicité de l’un des meilleurs spécialistes français de la culture portugaise, le pianiste Bruno Belthoise. J’ai fait appel au jeune compositeur français Benjamin Attahir qui a déjà mis en musique de grands poètes de langue portugaise et a beaucoup travaillé avec la soprano portugaise Raquel Camarinha, également au programme. Sa création utilise les deux langues et des lignes mélodiques qui se réfèrent explicitement à la mélancolie du Fado. Anne Victorino D’Almeida, la compositrice portugaise que nous avons sollicitée, a une double culture franco-portugaise. Son concerto pour piano fait en partie référence à l’énergie rythmique de l’œuvre de Ravel dont sera donné le ballet complet « Ma mère l’Oye . Enfin, je souhaitais mettre à l’honneur l’un des plus grands compositeurs portugais du 20e siècle : Fernando Lopes-Graça.

En quoi ce programme est-il spécifique et original ?
Toutes ces œuvres développent une certaine pudeur dans la mélancolie. Elles ont en commun une distanciation humoristique. Il est rare de parvenir à tisser autant de fils entre les œuvres d’u même programme. Cela est essentiel à mes yeux : la place du spectateur ne doit pas être réduite à l’acte de consommer. Les concerts doivent le nourrir émotionnellement mais aussi intellectuellement.

Photo Michaël Cousteau à la Cité de la Musique ©NICOLO REVELLI-BEAUMONT / SIPA / EDF